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Le fraisier

Le fraisier

Planche botanique fraisier sauvage

Plante fruitière

Nom scientifique : Fragaria L. – Nom populaire : Fraisier. – Famille : Rosacées

Plante vivace très cultivée, aussi bien dans les jardins qu’en plein champ ou sous abri, le Fraisier donne des fruits particulièrement savoureux qui sont mangés frais ou utilisés en confiserie et en pâtisserie, ainsi que pour la fabrication de confitures et de jus de fruits.

La tige de la plante forme un court rhizome d’où partent les feuilles composées, à trois folioles, et dentées sur les bords. A l’aisselle des feuilles naissent des hampes qui portent des fleurs blanches réunies en grappes, devenant des fruits. Chez certaines espèces, le rhizome émet des stolons (appelés aussi filets ou coulants) qui sont employés pour la multiplication de la plante.

EN PRATIQUE

Le fraisier est de culture facile. Il vient bien dans tous les sols, à l’exception de ceux qui sont exagérément calcaires ou trop acides. Ils redoutent aussi les terres très compactes ou à humidité stagnante. Sa préférence va au sols silico-argileux, riches en humus, bien perméables et profonds. C’est une plante qui épuise la terre. Aussi il ne faut pas en remettre au même endroit avant plusieurs années. Le fraisier supporte tous les climats en France et peut même être planté jusque vers 1000 m d’altitude. Ces fleurs craignent cependant les gelées printanières et il faut donc éviter les endroits gélifs, surtout pour les variétés précoces. Avant toute plantation il est nécessaire de bêcher profondément le sol et d’y incorporer une bonne fumure qui sera constituée par exemple, de 50 kilos de fumier de ferme (ou d’humus divers) et d’engrais complet pour fraisiers virgule à la dose de 500 à 600 g pour 10 m2 . Il est également utile de mélanger au sol un insecticide efficace contre les vers blancs les vers gris et les vers fils de fer qui sont particulièrement friands de ces plantes.

La plantation s’effectue à la fin de l’été (août-septembre) ou au printemps. La mise en place à l’automne est préférable car les plantes s’enracinent profondément avant l’hiver et fructifient dès le printemps suivant. Dans les jardins on plante en planche de 1m20 de large, sur lesquelles on dispose 3 rangs ; les pieds étant distants de 30 à 40 cm sur la ligne. Les variétés des 4 saisons sont plantées un peu plus serrées. Avant leur mise en terre les jeunes plants sont habillés, c’est-à-dire qu’on raccourcit les racines et qu’on élimine les plus grandes feuilles. Ils sont enterrés jusqu’au collet en prenant garde de ne pas retourner les racines, puis arrosés.

La multiplication des fraisiers s’effectue de trois façons. Le semis s’emploie pour l’obtention des nouveautés et la propagation de quelques variétés des quatre saisons. On sème en pépinière, sous châssis, en avril-mai, ou en plein air, en juillet-août. après repiquage et hivernage, on obtient des plants bons à mettre en place au printemps. L’éclatage des touffes se pratique pour les variétés n’émettant pas de stolons. En juillet-août, on divise les pieds en veillant à ce que chaque plant soir pourvu d’un bourgeon et de quelques racines. On peut mettre ces jeunes plants directement en place ou leur faire prendre d’abord de la force en pépinière. La plantation des stolons, enfin, est un moyen de multiplication courant ; les jeunes plants qui se forment sur les stolons sont prélevés en septembre-octobre, dès qu’ils ont un enracinement suffisant. Ne les prendre que sur des pieds sains et vigoureux.

L’entretien des plates-bandes de Fraisiers consiste avant tout en des binages et des sarclages pour aérer le sol, l’ameublir et supprimer les mauvaises herbes. Le désherbage chimique ne se justifie guère pour les quelques Fraisiers d’un jardin d’amateur, d’autant que cette méthode de désherbage est encore loin d’être résolue et demande une connaissance approfondie. Les deux herbicides les plus employés actuellement sont cependant le chloroxuron et le lénacile. Il faut profiter des binages de printemps pour redonner un peu d’engrais complet pour Fraisiers, en respectant les doses indiquées. Le paillage du sol effectué au début de la floraison est utile pour maintenir la fraîcheur de la terre, éviter aux fruits d’être souillés de terre et limiter le développement des herbes. On peut aussi effectuer la plantation sur film de polyéthylène noir, ce qui évite le paillage ordinaire. Le film est déroulé sur le sol et fixé en recouvrant les bords d’un peu de terre. Des incisions sont faites aux endroits où sont placés les Fraisiers qui sont plantés dans les conditions habituelles. En période de sécheresse, des arrosages sont utiles pour aider au développement des fruits. Sur les pieds qui ne sont pas destinés à la reproduction, il est bon de supprimer les stolons qui épuisent inutilement les plantes. Et si on veut favoriser une fructification d’arrière-saison, il faut enlever les premières fleurs qui naissent aussitôt après la fructification de printemps.

La récolte des Fraises peut être, sans matériel onéreux et sans technique compliquée, avancée ou retardée. Les Fraisiers destinés à une culture hâtée seront choisis parmi les variétés à gros fruits non remontantes, et plantés à bonne exposition et à l’abri des vents froids, si possible sur côtière. Dès le début de la floraison, il faut les protéger avec des cloches ou un tunnel de plastique. Par ce procédé très simple, la récolte est avancée d’une bonne quinzaine de jours. Pour prolonger la récolte le plus tard possible en saison, les mêmes moyens de protection sont employés, mais cette fois sur des variétés bien remontantes.

De nombreux ennemis, insectes et maladies, s’attaquent aux fraisiers, s’en prenant aux diverses parties de la plante, y compris aux fruits. Les maladies à virus affectent gravement les Fraisiers : elles provoquent des symptômes divers (bord jaune, frisée, etc.) qui se renforcent d’année en année amenant la dégénérescence de la plante et la baisse de la production. Le remède consiste à n’utiliser que des plants sains (certaines variétés sont vendues garanties sans virus), à renouveler fréquemment la plantation, à la changer de place et à lutter contre les pucerons qui sont les principaux agents de transmission des virus. La verticilliose provoque le flétrissement des feuilles âgées. Cette maladie qui est due à un champignon, ne peut être enrayée par aucun traitement pratique, le seul remède consistant à refaire la plantation, sur un nouvel emplacement, avec des plants sains. Les vers blancs dévorent les racines. La plante se fane brusquement. Comme moyen de lutte, on incorpore un insecticide au sol, de préférence avant la plantation. La pourriture grise s’attaque aux fruits qui pourrissent et se recouvrent d’une poussière grise. Des pulvérisation d’un produit, à base notamment de captane ou de thirame, jusqu’au moment du grossissement des fruits et le paillage du sol permettent de combattre ce champignon qui se manifeste surtout dans les endroits humides. Les limaces, les iules, les araignées rouges, l’anthonome du Fraisier, les pucerons, le mildiou, l’oïdium et le tarsonème sont parmi les autres parasites des Fraisiers. Ils causent plus ou moins de dégâts suivant les régions.

Voir aussi

TOUT SAVOIR

Les seules fraises connues en France jusqu’au XVIIIe siècle, furent celles qu’on ramassait dans les bois où les Fraisiers sauvages étaient très abondants, comme d’ailleurs dans toute l’Europe. Certaines personnes, cependant, cultivaient dans leur jardin des Fraisiers prélevés dans les bois. On trouve des traces de cette pratique au XIVe siècle dans des écrits, mais il paraît certain qu’elle ait été beaucoup plus ancienne. Au milieu du XVIIIe siècle apparut le Fraisier des 4 saisons. Les espèces à gros fruits sont originaires d’Amérique. Ces Fraisiers furent introduits dans notre pays à partir du milieu du XVIIe siècle. C’est un voyageur français au nom prédestiné de Frézier qui apporta en 1715, à Plougastel, le Fraisier du Chili qui fut à l’origine de la culture de cette plante dans cette localité du Finistère.

L’hybridation de différentes espèces amena les variétés qui sont actuellement cultivées. L’essentiel de la production de la Fraise est actuellement cantonné en Moselle, dans le Finistère, dans le Vaucluse et le Puy-de-Dôme. On trouve également d’importantes cultures en Dordogne, dans le Lot, en Corrèze et dans l’ancienne Seine-et-Oise. Enfin, il n’y a guère de jardins où l’on ne récolte de Fraises.

Fin ce cette article issu de L’Encyclopédie des Fleurs et des Jardins, librairie Jules Tallandier, édition 1969

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